La petite histoire de Grosbreuil
Tout porte à croire qu'il faille attribuer la signification profonde du terme "Grosbreuil" à une origine gauloise, "GROS" voulant dire "épais" et "BREUIL" "taillis". Au début de notre ère, la majeure partie de notre commune était en effet recouverte d'un grand nombre de petits bois à l'orée épaisse faite de branchages entrelacés. Une hypothèse généralement admise veut qu'une seule et même forêt partait de Jard et s'étendait, en passant par Grosbreuil, jusqu'à l'actuelle forêt d'Aizenay. Les lieux-dits "Le bois Guitton, Le bois Guilloux, La Petite Forêterie, La Grande Forêterie, La Petite Forêt, La Grande Forêt, La Lande, La Landette, Notre-dame de la Forêt, etc..." sont là comme autant de témoins du passé.
Si vous êtes encore sceptiques, sachez que l'on fabriquait le verre sur notre commune aux tous premiers siècles de l'ère chrétienne. Nous avons été parmi les premiers du monde à pratiquer le curieux métier de verrier, métier découvert environ 1400 ans avant Jésus-Christ par les Égyptiens, puis après avoir été considéré comme un produit de luxe, le verre conquit la Gaule et la Bretagne en même temps que les légions de César entre 58 et 51 avant Jésus-Christ, pour devenir quelques années plus tard un métier pratiqué par nos ancêtres Gaulois, et ceci grâce en partie au combustible se trouvant en quantité quasi-illimitée dans nos breuils.
Une autre preuve s'il en était encore besoin, nous est fournie par les archives, en mentionnant l'existence dans le milieu du XIXème siècle, de "charbonniers" sur la commune de Grosbreuil, et qui dit charbonnier dit existence de bois. Ce vieux métier consistait en effet à faire carboniser le bois, carbonisation qui se réalisait et se réalise encore par le procédé primitif des meules. Des traces de ces meules ont été mises à jour sur de nombreux points de notre commune, et le pont des "rouliers" sur la route menant à La Grande Forêt est toujours là pour nous rappeler les rouleurs de bois, ces défricheurs et charbonniers de la fin de l'autre siècle. (XIXème)
Parmi les vieux métiers, celui de "meunier" est à porter au nombre des disparus, et pourtant cinq moulins ont vécu sur notre commune, leurs ailes battant aux vents de "soulaires" et de "galerne".
Deux d'entre eux se dressaient à la Blaire et appartenaient à Monsieur Rocher qui était également propriétaire du moulin de "a Bénatrie" sur la commune du Girouard ; ces moulins ont cessé leur activité en 1903. Un troisième moulin se trouvait à "La Croix" et était propriété de la famille Chevalier, ce moulin s'est arrêté de fonctionner en 1896. Un quatrième moulin existait "aux Alouettes" et appartenait à Monsieur Mathé, ce moulin a disparu en 1918. Le cinquième et le plus vieux est sans conteste le moulin de "La Petite Forêt" qui a cessé toute activité aux environs de 1870. Un simple rappel aux amateurs d'histoire afin de préciser que les premières installations de moulins à vent remontent aux XIIe et XIIIe siècles et que nous en sommes redevables aux croisés.
Le métier de tisserand a disparu sur notre territoire en l'an 1932, il faut se souvenir que l'industrie de la laine s'était déjà considérablement développée en Gaule lors de la conquête romaine pour disparaître lors des invasions barbares. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle, sous l'impulsion de Louis XIV que le tissage put reprendre un nouvel essor et s'épanouir sur notre commune. Seule nous reste de notre dernier tisserand la mélopée qu'il chantait en travaillant sur son métier et dont voici les paroles :
"Sur le pont pleure l'ânon,
Sur le mur crie miton
Gorette
Un pleur jette,
Pie jasa,
Coq chantera, diversitas..."
Il était aussi parfois possible de l'entendre rythmer le mouvement de la navette en lançant un "Passe coquin" "Attrappe voleur" retentissant.